Atwan : L'Occident craint l'expansion de la guerre au Moyen-Orient
Le journaliste et analyste politique palestinien Abdel Bari Atwan a déclaré à Mosaïque FM, ce jeudi 26 septembre 2024, que les États-Unis souhaitent gagner du temps et sauver l’occupation israélienne des crises et des défaites qu’elle traverse actuellement, sur les fronts de Gaza et du Sud-Liban.
Il a indiqué que si les Américains voulaient vraiment parvenir à un cessez-le-feu dans la région, il est d'usage qu'ils auraient tout mis en œuvre pour discuter d'un arrêt des hostilités, ce qui n'a pas encore eu lieu et qui a été utilisé comme tactique, pendant 11 mois à Gaza, sans déboucher sur un cessez-le-feu, a déclaré le journaliste.
Atwan a précisé que parler d’un cessez-le-feu de 21 jours entre le Hezbollah libanais et l’entité occupante, n’est qu’un début qu’il est impossible de juger. Il a affirmé que le Hezbollah et son leader Hassan Nasrallah considèrent que le cessez-le-feu à Gaza est une condition préalable essentielle pour l'arrêt des hostilités au Liban, dans le cadre du principe de l'unité des fronts et de la banlieue sud face à Tel Aviv.
Atwan a déclaré : «Nous attendons maintenant un accord pour un cessez-le-feu, mais nous devons être très prudents à cet égard, car nous nous sommes habitués aux fourberies américaines».
Concernant l'impact potentiel du processus électoral américain sur la poursuite de la guerre au Moyen-Orient, le journaliste a affirmé qu’il ne fait aucun doute que cet impact existe, notant que les États-Unis ne veulent pas s'engager sur d'autres fronts dans la guerre en cours dans la région, comme en Iran, avec les Forces de mobilisation populaire en Irak et les Houthis au Yémen, sans compter l’escalade à Gaza et en Cisjordanie.
Atwan a souligné que la guerre totale au Moyen-Orient progresse rapidement, notant que les États-Unis et l'Europe sont dans un état de peur face à l'expansion du conflit et à son évolution vers une guerre régionale, conscients de la capacité de la résistance libanaise à tenir longtemps, surtout après ce que les combattants à Gaza ont démontré leur résilience, depuis près de 12 mois, malgré la coupure totale des lignes d'approvisionnement.
Il a rappelé les victoires de la résistance libanaise contre l'armée d'occupation en 2000 et 2006, suggérant sa capacité à vaincre à nouveau Israël et à ne pas céder à aucune condition israélienne ou américaine.
Concernant certaines analyses politiques sur la possibilité que l'Iran abandonne son soutien à la résistance au Liban, après les déclarations du président iranien Masoud Bezhkian, qui a affirmé que le Hezbollah ne pourrait pas faire face à Israël seul, Abdel Bari Atwan a expliqué que le plus grand succès politique iranien réside dans la création de branches de résistance qui sont plus fortes que des armées, comme le Corps des gardiens de la révolution en Iran, le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, le Hamas et la résistance islamique en Palestine, ainsi que les Forces de mobilisation populaire en Irak,); des organisations dans lesquelles l'Iran a investi en armement, selon lui.
Atwan a insisté sur le fait que l'Iran ne renoncera pas à cette puissante carte qu’il possède actuellement. "Cela a poussé le Guide suprême iranien Ali Khamenei à intervenir pour clarifier la situation, en disant que le Hezbollah ne sera pas vaincu et triomphera d'Israël, et que l'Iran ne renoncera pas à ses alliés au Liban", a-t-il affirmé.